Les valises commencent à se remplir  et nous en sommes à peaufiner les derniers détails de notre super organisation : allers des uns, anniversaires, trajets des autres, avion, déposer l'un, le récupérer, prévoir le retour de chacun, récupérer des cartes sim françaises, les voitures de location... et avant tout ça, faire les valises ! On appelle ça les "vacances"  et je vous assure que ça se mérite, surtout quand il faut faire rentrer dans les bagages le nécessaire pour 3 semaines et pour le ski. On ne pense pas à ce genre de détails quand on part en expat, mais on se les rappellera sans aucun doute !

Le 1er décembre, les Roumains célèbrent l'unification de leur pays, signée en 1918, les Roumains ayant combattu aux côtés des Alliés.D'anciennes principauté médiévales se sont donc prononcées pour leur rattachement à la Roumanie.

J'ai trouvé sur Wikipédia cette carte qui permet de visualiser les frontières de la Roumanie avant cette unification. On observe en noir les régions de langue roumaine , parmi lesquels la Transylvanie (alors territoire austro-hongrois), la Bucovine et la Bessarabie (sud est, Moldavie orientale) ; c'est la Bessarabie qui avait demandé à Berthelot de venir soutenir l'armée roumaine contre la poussée bolchévique.

La Grande Roumanie voit le jour à la place du Royaume de Roumanie de 1881. La proclamation de l'Union de la Transylvanie , signée à Alba Iulia le 1er décembre 1918 est donc la date retenue pour la fête nationale.

Trois jours que, par nos fenêtres ouvertes, nous entendons l'incessante litanie diffusée par les enceintes de la cathédrale : la Saint-André ! Saint-André est le patron de Galati, et on l'a bien compris, à voir les centaines de personnes qui se pressent depuis trois jours devant la cathédrale. Sur le parvis, un autel a été dressé, sur lequel sont exposés trois reliquaires. L'un d'eux contient un doigt du saint. La queue sur le trottoir est impressionnante, les gens achètent un petit bouquet sec qu'ils frottent sur les reliquaires, certains joignant dans ce geste un bonnet, des gants... Ensuite, le pope leur passe un roller d'huile sur le front (n'ayons cure de l'hygiène, le saint y pourvoira). Ensuite, un petit passage par la boutique où images et objets pieux se vendent comme des petits pains. On achète quelques cierges à 40cts de lei pièce pour les faire brûler à l'emplacement qui convient : d'un côté pour les vivants, de l'autre pour les morts.

Cette manifestation est très populaire et concerne toutes les classes d'âge ; il est impressionnant de voir les gens piétiner plusieurs heures pour embrasser un reliquaire. Et encore une fois nous observons le pouvoir des popes sur la population.

Des cérémonies commémoratives du 11 novembre se sont déroulées à Bucarest et en province.  Pour Galati, qui abrite en son cimetière un carré militaire français, ce fut organisé le 16 novembre. J'y suis allée avec les garçons. Ce fut, outre une leçon de civisme, l'occasion de rencontrer une dame avec qui je n'avais eu de contacts que par mail, qui s'occupe avec son fils d'une association caritative très dynamique. Nous avons été impressionnés par la qualité de cette manifestation et par le nombre d'écoliers et de lycéens venus y assister avec leurs enseignants. Hymnes, discours, office religieux, dépôt de gerbe, mais la journée ne s'est pas arrêtée là. L'Attaché de la Défense, avec qui nous avons des amis communs en France (le monde est petit), nous a invités à participer à une rencontre avec des classes du lycée économique, un lycée à filière francophone. Cet établissement est multiplie les projets et s'investit dans des actions de bénévolat. Nous avons passé un très bon moment avec élèves et enseignants. Après ça, un bon déjeuner très sympathique et un retour au cimetière pour voir ce que nous n'avions pu observer le matin. Nous sommes rentrés en fin d'après midi et les garçons étaient contents de leur journée.

Depuis, philippe a été invité à participer à diverses fêtes et manifestations au lycée, qu'il fréquente de temps en temps. Il s'est fait de nouveaux amis qui parlent français !

La semaine dernière s'est tenu un remarquable défilé de mode à l'Ambassade. Cette manifestation a mis à l'honneur la tradition et le savoir-faire roumains, sous la direction artistique de Philippe Guilet, dont les créations seront prochainement présentées à Paris. Tous ceux qui ont assisté à cette soirée ont été impressionnés par la qualité et l'originalité des réalisations.

Pour l'occasion, des lycéens Français avaient été recrutés afin d'assurer l'accueil des nombreux convives. Quelques jours auparavant, Lorraine et ses amis avaient déjà participé à l'activité de jardinage dans les jardins de l'ambassade. Pour la soirée, les jeunes hôtesses portaient une robe fourreau noire, décorée d'un bijou coloré rappelant les broderies roumaines. Perchées sur leurs talons, cheveux noués en chignon, nos grandes adolescentes ne manquaient pas d'allure.