• Vous avez dû entendre parler de la situation politique qui se dégrade en Roumanie. J'ai suivi en pointillé ces derniers temps et je me suis dit que cela valait la peine de vous présenter une petite synthèse sur le sujet.

    En janvier, les manifestations antigouvernementales se multiplient ; la population, les partis de gauche et de centre gauche réclament le départ du premier ministre, Emil Boc, et celui du président Basescu (Centre-droit). Ce dernier répond en changeant son premier ministre ; il nomme Mihai Razvan Ungureanu, 44 ans, ancien chef des services de renseignements extérieurs. Ce choix est très contesté car il ressemble à une volonté affichée par Basescu de maintenir un état orienté vers l'autorité et gardant le cap de l'austérité voulue par l'Europe. Ungureanu ne touche ni à la Justice, ni aux Affaires étrangères. Il forme un gouvernement de centre-droit très jeune. La lutte contre la corruption est annoncée comme une priorité.
    La scène politique se recompose, avec la formation de l'USL : Parti Social démocrate (PSD) + Parti Conservateur (PC) + Parti National Libéral (PNL) = Union Sociale Libérale (USL), force d'opposition pour les législatives de juin.

    En avril, l'opposition dépose une motion de censure contre un programme de privatisations ; avec le passage de quelques députés du Parti Démocrate Libéral (PDL d'Emile Boc) à l'USL, cette dernière devient majoritaire au Parlement. On assiste à un nouveau changement de Premier Ministre.

    Victor Ponta, 39 ans, ancien chef du PSD, passé à la tête de l'USL, forme un gouvernement de centre-gauche. Il s'ensuit une série de mesures qui ternissent l'image d'un pays démocratique.

    Ainsi, le 3 juillet, l'USL  a limogé les démocrates-libéraux du Sénat et de la Chambre des députés, véritable coup d'état selon l'opposition. C'est le coprésident de l'USL, Crin Antonescu, qui est élu pour remplacer Vasile Blaga, chef du PDL. Le vote est contesté devant la Cour constitutionnelle.

    Le Parlement, conduit par l'USL, a démis de ses fonctions l'Avocat du peuple, qui pouvait contester des décisions gouvernementales.

    Basescu a demandé à Ponta de cesser ses attaques contre les institutions de l'état, accusant ce dernier de vouloir en réalité mettre la main sur le pouvoir judiciaire. Ponta répond à ces accusations que seul le changement de majorité a justifié les modifications apportées et accuse le président de multiplier les menaces contre lui et son gouvernement.

    La Cour Constitutionnelle se sent pour sa part menacée, faute d'avoir soutenu le gouvernement sur une question européenne ; certains de ses juges, mis en cause par le Ministre de la Justice,  risquent d'être révoqués ; son indépendance est en péril.

    Tout ceci est à considérer en ayant à l'esprit que Basescu avait une ministre de la Justice, Monica Macovei,  chargée de faire la chasse à la corruption et d'apporter des éclaircissement sur un certain nombre d'affaires passées. Or pour la première fois en Roumanie, des politiques en vue et des députés sont inquiétés, cités dans de grosses affaires. Un ancien premier ministre, Adrian Nastase, a été arrêté et condamné à de la prison pour de grosses affaires de corruption. Les réactions dans la population sont assez partagées. Alors que les plus jeunes se disent qu'il était temps d'agir, leurs aînés restent choqués que l'on puisse emprisonner une personne célèbre, un homme de pouvoir. Quant aux partisans de V. Ponta, ils dénoncent une "désinformation" et une "propagande irresponsable" de politiques roumains contre leur patrie.

    En mai, la nouvelle majorité a fait voter au Parlement la destitution de Basescu, décision approuvée par... la Cour constitutionnelle. Cette décision ne pourra s'appliquer que si elle est validée  par un référendum, qui se tiendra le 29 juillet. Et pour mettre toutes les chances de son côté, les conditions de calcul des votes doivent être modifiées, avec l'aval de la Cour bien sûr. En attendant, Basescu est sur la touche et un président intérimaire, Antonescu, le remplace.

    L'Europe a certes mis en garde V. Ponta, mais quels sont les intérêts de ce premier ministre, déjà mis en cause dans  une affaire de plagiat ? Il a réalisé son ascension politique avec le soutien d'un certain Adrian Nastase, dont on dit qu'il devrait prochainement bénéficier d'une grace.
    Législatives en automne.
    Et pendant ce temps le leu coule, coule, coule...


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  • Alors sur le parking, il fond... 42° à l'ombre en fin d'après-midi.


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  • Une longue absence de ce blog après quelques semaines très chargées : fin d'année scolaire et déménagement obligent ! Concours des filles, oraux de Lorraine en France entre les épreuves du bac ici, visites de maisons et déménagement. Nous voici donc installés à Bucarest, dans une maison où Lorraine nous a bien sûr rejoints. Festivités de fin de lycée, bal des terminales (avec copines à la maison et cuisine transformée en laboratoire de pâtisserie), emménagement, démarches pour avoir internet et... cure d'Ikéa ! Vous avez remarqué comme c'est curieux : vous quittez un endroit avec tous vos meubles et toutes vos affaires (moins quelques unes car vous avez bien fait le tri) et quand vous vous installez, vous n'avez plus assez de place pour tout caser . Heureusement Ikéa est à deux pas, dans  une zone commerciale et son Carrefour, où l'on peut trouver croissants au beurre, véritable jambon et sirop de menthe . Mais n'en demandez pas trop quand-même, l'organisation du magasin et les rayons de produits "frais" nous rappellent vite que nous sommes en Roumanie.







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  • Nous roulions vers Bucarest lorsqu'une voiture est venue s'aligner sur la nôtre en faisant des signes. Tout le monde ralentit, le conducteur baisse sa vitre et nous demande si nous allons à Galati. Nous nous rangeons, car indiquer la route en roulant, pas facile. Et nous avons bien ri : voyant notre voiture immatriculée à Galati, ce monsieur nous suivait depuis plusieurs km ; il n'était pas près d'arriver à destination !


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  • Le vote par internet, c'est bien pratique et cela devrait réduire le taux d'abstention des Français installés à l'étranger.

    Pour ceux qui se demandent comment s'effectue ce vote : nous avons reçu un code par courriel et un autre par courrier postal. Les deux permettent tout simplement, depuis hier midi,  de valider le choix d'un candidat sur la liste proposée.

    Une bonne chose de faite !


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