• Week-end à Bucarest

    Avec les beaux jours reviennent les projets touristiques. Et nous avons commencé par emmener la famille à Bucarest bien sûr, car les enfants n'en connaissaient jusque là que l'aéroport. Nous n'avons pas eu de chance avec le temps : vent très froid, grisaille et pluie. De quoi nous décourager de flâner en ville. Alors nous avons fait les deux visites prévues : le Palais du Parlement (anciennement baptisé Maison du Peuple) et le musée historique.

    Visites et excursions

     

     Que dire du palais ? Certainement pas tout ce que vous trouverez sur n'importe quel site internet traitant du sujet. En 1984, plusieurs quartiers de la ville et leurs 17 églises ont été rasés pour en permettre la construction. 12 étages de mégalomanie, des plafonds de 19 mètres pour ce monument qui est la deuxième construction la plus imposante au monde, après le Pentagone. Les chiffres sont certes impressionnants mais il faut entrer pour se rendre compte de ce qu'ils représentent.


    Le bâtiment abritant les instances gouvernementales, il faut montrer patte blanche à l'entrée, comme à l'aéroport : papiers d'identité, contrôle minutieux, rayons X, portique, détection manuelle des gens qui ont "bipé", dépôt des couteaux qui traînent dans les poches...

    Le palais est-il beau ? Impossible de répondre par oui ou par non ; l'ensemble manque de grâce et d'harmonie, malgré quelques belles réussites d'éléments pris indépendamment les uns des autres. Partout, des boiseries, des tentures, des colonnes, du stuc, du marbre, des dorures. Le grand hall tout blanc flanqué de ses escaliers en marbre ne manque pas d'allure. Cependant les styles se heurtent, certaines dorures sont regrettables ; cinq frises en haut d'un mur, ça fait beaucoup ; de grandes portes en bois , coulissant intégralement dans l'épaisseur des parois, entre des colonnes en marbre, le tout avoisinant des peintures de scènes religieuses (oui !)
    Le poids des tapis s'évalue en tonnes ; certains ont été fabriqués sur place, souvent pour des questions de transport ; l'un d'entre eux, rond, a été tissé juste en dessous du lustre aux dimensions duquel il devait précisément correspondre.
    Comme dans un groupe de visiteurs, il y a toujours des personnes inquiètes, l'une d'entre elle a demandé "Et le ménage ?" Alors je vous livre la réponse : 300 personnes s'y consacrent et les rideaux...mieux vaut les changer (vous ne faites pas comme ça, à la maison ?)

    Il est à noter qu'on ne peut voir aucune photo de Ceausescu.

    Laurent a bien pris quelques photos en extérieur, mais nous ne nous sommes pas acquittés des 30 lei nous autorisant à photographier l'intérieur, car les accès aux terrasses et points de vue panoramiques étaient fermés. Je vous propose donc un lien vers des sites présentant quelques clichés et autres photos

    Le musée historique quant à lui présente une réplique de la colonne trajane ainsi qu' une magnifique collection d'objets en or, les plus anciens datant de l'âge du bronze, le Trésor. Il est fabuleux : des bijoux, une magnifique cassette offerte à la princesse Marie, un nouveau Testament en or scuplté, des sceptres et autres merveilles...mais à 70 lei le droit à l'image...

    « Incendie nocturne à BucarestPoisson d'avril »

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  • Commentaires

    1
    Randu
    Mercredi 6 Avril 2011 à 09:08

    Bonjour,


     


    J’ai travaille a cette Maison pendant un an. J’ai travaille 12 heures par jour, y compris le Samedi et le Dimanche et je pourrais rentrer à la maison(a 150 km de Bucarest) toutes les deux semaines, pour une journée seulement. Ce n'était pas mon choix, car ce programme a été imposée et obligatoire.

    Eh bien, je me souviens tout ce qui était en place ou est la Maison maintenant .. j’avais l’habitude de parcourrir ce quartier par tram ou à pied, parce que j'ai aimé tous ces vieilles maisons et leur architecture magnifique qui ressemblait à ce qui était dans mon ville, a la maison, où ils ont tout détruit pour construire les blocs.

    Personne ne pouvait pas entrer dans le chantier de la Maison, sans une carte spéciale d’identite. La securitate etait partout, vêtus de combinaisons de travail entre les travailleurs qui n’etait  pas autorisés à quitter leur travail et aller à d'autres zones de travail. Il n'y avait aucune source d'eau disposés à nous laver, ni des toilettes  ... mais à la fin du programme, on est allé chercher un bris de tuyau qui sortait des débris encore présents .... pour nous laver, avant de quitter le chantier.

    Quant au Ceausescu et sont epouse, ils ont  visite chaque semaine pour donner des indications, et cela signifie que certaines choses qu’il n'avaient pas aimé ont ete démoli et reconstruit.
    Le pire a été presque chaque Samedi quand j'ai dû rentrer à la maison, parce que si une visite de Ceausescu a ete annoncé, notre devoir etait de rester et déplacer un entrepôt plein de tuyaux en métal très gros et très lourd, car Ceausescu n’amait pas les voir. Je n'ai jamais compris pourquoi, car tout etait un chantier rempli de divers matériaux.

    L’arivee de Ceausescu a la Maison etait sur un chemin spécialement aménagée pour lui seul, entre Dambovita et la Maison. Et parce qu'il ne supportait pas la poussière, en été, chaque jour, du matin au soir, un camion etait en charge avec la pulvérisation d'eau pendant 12 heures sans interruption, sur les deux côtés de la route, parce qu'ils n'ont jamais su l'heure et le jour quand il viendra. Je pense que tant d'aller et venir, l'homme responsible avec l'arrosage a eu des vertiges.

    De grandes quantités d'équipement et les matériaux utilisés ou celles  que nous n'étions pas autorisés à les installer ou utiliser, ont été enterrés sous la partie de sol incline menant de Dambovita vers la Maison. Lorsque la construction se termine à un certain taux, ils n’ont pas ne retire plus de la grue, mais seulement la partie qui est restée au dessus de la  la construction et qui etait coupé ...

    Il ya des bâtiments spéciaux , c’est a dire: des pièges, et celuit qui ne sait pas ou aller, peut etre bloqué et tue. Pendant la construction de la maison, beaucoup sont morts qui ont été perdues ou qui ont tombé dans l'obscurité des espaces souterrains ou vides, ou parce qu'ils ont choisi un endroit pour dormir, et des autres ont verse le beton ou installé une dalle de béton sans voir/savoir ... d'autres sont tombés de haut, plus ou moins aléatoire ...

    J'ai travaillé en souterrain à - 30 m, où tout a été installé manuellement, comme chez les pyramides d'Egypte, parce c’etait interdit de utiliser des outils , pour ne pas endommager les carreaux de plâtre, déjà appliquées ...

    Dans la faim et les privations de ces années de travail, à l'intérieur du périmètre c’etait une grande cantine et deux magasins pour les ouvriers. De là, j'ai eu la chance de pouvoir acheter du pain, huile, œufs, café, viande et autres aliments impossible de pas trouver en ville.  Des minibuses venait tous les matins avec le petit déjeuner tout préparé dans des sacs en papier brun (et un sac coûte 15 lei et contient deux grands rouleaux, une tomate un gros morceau de fromage  et un saucisson). Tout etait préparé par une unite agricole qui appartenait au Parti.

    Notre lieu de travail etait dans une chaleur terrible et très poussiéreux, donc on a dû sortir toutes les 15 minutes, pour ne nous étouffer, parce que la ventilation ou la climatisation n’existait pas. Après les 12 heures de travail nous sommes allés à dormir au derniere etage d’un d'une garderie en béton, où la chaleur etait au maxim et sans "climatisation" ... qui n’existait pas en Roumanie avant 1989.

    Maintenant je ne veux pas me souvenir des plusieurs choses qui m'ont frappé . Je n'ai jamais allé dans la maison, même si ils ont organise des jours de l'entrée gratuite.
    J'écris tout cela afin de compléter l'image que vous avez maintenant sur la Maison et pour vous montrer “the dark side of the Moon” aussi, parce que maintenant on dit que les Roumains ne veulent pas travailler, mais ce n'est pas vrai.


    Je peux en dire plus, si je peux vous voir a Galati,  mais je suis sure que vous n’etes pas intéressé à entendre ces réalités du passé ... racontees par un homme que vous ne  connaissez pas.

    Maintenant,  a 56 ans et a cause de l’anee quand j’ai travaille dans cette Maison,  j’ai de problèmes de santé. On dit toujours que ce batiment est “la Maison de Ceausescu”, mais la vérité est qu'il n'a jamais voulu vivre ici, mais d'avoir tous les fonctionnaires du gouvernement et des fonctionnaires du Parti au même endroit, pour une plus vite et mieux "coordination" des choses. 
     


    Le fait que les visiteurs doit supporter un controle est une moquerie et une insulte, car chaque groupe des visiteurs peut etre dirigee en controle facilement et la Maison est indestructible….                                         


     A bientot !


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