La classe dans laquelle j'interviens au lycée a participé à un festival de théâtre francophone, en Italie. Un petit groupe d'élèves est donc parti à Florence pour y présenter l'une des pièces que nous avons travaillées ensemble, à savoir La Cantatrice chauve.

Ils ont fourni un travail remarquable et en ont été bien récompensés, puisqu'ils ont rapporté la coupe du festival. Bravo à eux et à leur professeur, mon amie Geta, que vous voyez sur les photos ci-dessous, accompagnée de son fils, qu'elle avait emmené avec elle en Italie.

Ce week-end pascal nous a permis de vire l'événement que constitue la pâque orthodoxe. La messe en plein air dure de 23h à 2H00 du matin, devant une foule immense, massée autour du pope, dans la rue de la cathédrale, qui n'ouvre ses portes qu'à minuit, car le Christ sera revenu parmi les vivants. Chacun porte un lumignon et l'on se transmet la flamme de Jérusalem. Imaginez des milliers de flammes tendues à bout de bras sur fond de psaulmes...et à minuit, toute la rue s'illumine, le chant est joyeux, les flammes s'élèvent en un seul mouvement, cetaines personnes pleurent. La rue s'emplit d'une ferveur très impressionnante.

Demain nous partons dans le delta, je complèterai et illustrerai ce billet à notre retour.

Nous avons passé la journée de jeudi à la campagne, agneau pascal oblige...Un bon petit agneau de lait, dont la fressure m'a déjà régalée hier soir (je suis la seule à aimer ça ici). Nous sommes revenus chargés d'oeufs, de vin, de semoule de maïs, de lait et bien sûr de tuica !

Le Dimanche des Rameaux s'appelle ici le Dimanche des Fleurs. Ce jour-là, le jeûne pascal autorise la consommation de poisson.
Les églises sont remplies et les fidèles suivent la messe depuis les parvis. La veille, ils ont acheté des rameaux de saule, dont les chatons symbolisent la fertilité. Une fois bénis, ils sont gardés toute l'année,  comme notre buis, pour assurer protection contre les intempéries et la maladie.

N'est-elle pas belle, la vie ?

Ce jour-là, le long du Danube, sont installés des stands qui vous proposent des harengs grillés au barbecue, emballés dans du papier d'aluminium. Les gens se promènent en famille, quelques groupes viennent se produire dans un kiosque à musique ; j'ai eu le plaisir de pouvoir photographier la petite Maria, très jolie dans son costume traditionnel.

Merci à Maria et à sa famille !

Le vendeur de barbes à papa était heureux de servir des Français avec lesquels il put échanger quelques mots (dans un très bon français). Alors il nous a gâtés !

Cette manifestation reste toutefois très modeste et je l'ai trouvée décevante, car j'espérais y trouver davantage de stands, d'artisanat notamment. Les plus présents sur les lieux, et les plus entourés aussi, étaient les vendeurs de billets de loterie (l'équivalent de notre Française des Jeux)...

Au cours d'une conversation avec un Roumain, je remarquai que le rythme de travail ici n'est pas le même qu'en France. En Roumanie, les horaires se concentrent davantage sur la matinée, ce qui permet à certains d'avoir un "petit boulot" à côté.

Selon mon interlocuteur, il semblerait que cette habitude trouve une explication dans l'ère communiste. Ceausescu exigeait que les gens se lèvent de bonne heure et se montrent actifs dès le lever du jour. Afin de tirer du lit les plus récalcitrants, il avait fait installer sur les toits des immeubles de puissantes sirènes qui tiraient tout le monde du lit à 5H00 ! Et comme, bien sûr, il fallait se coucher tôt pour être en forme le lendemain, l'électricité était coupée très tôt le soir ; c'était soit une coupure définitive, soit une succession de coupures dès 20H00.

Parents d'adolescents, ça ne vous donne pas des idées ?